Nous avons pu mesurer sa virtuosité lors de son passage en 2019 sur la scène du Conservatoire JB Lully. Le contre-ténor à la voix d’ange, Philippe Jaroussky, n’a pas oublié sa venue dans notre ville. Alors dans la tourmente, il a contacté Patrick Marco, directeur du Conservatoire JB Lully, qui a reçu l’artiste et son ensemble, Artaserse, pour une répétition de dernière minute.
En ces temps incertains, Puteaux poursuit sa mission culturelle afin de soutenir les artistes et de partager l’art sous toutes ses formes. Si les rideaux des salles de spectacles continuent d’être baissés, Puteaux résiste et bouleverse ses habitudes pour vous présenter de nouveaux formats comme des captations que vous pouvez savourer sur la playlist « Concerts » de notre chaîne Youtube, Puteaux TV.
Le soutien passe aussi par le prêt de salles qui est actuellement très rare, en cause le respect des consignes sanitaires que les professionnels des spectacles ne peuvent fournir. À Puteaux, la mission culturelle passe avant tout. Alors quand Philippe Jaroussky a sollicité une salle pour accueillir son ensemble Artaserse, la ville a répondu présente. Dans le strict respect des
consignes sanitaires, l’ensemble a pu répéter son concert qui a été capté en Allemagne et que vous pouvez voir sur medici.tv.
Puteaux Infos : Pouvez-nous expliquer votre présence au Conservatoire JB Lully ?
Philippe Jaroussky : Sachez que je ne reprends pas mes études (rires) ! Plus sérieusement,
j’ai eu l’occasion de chanter avec le Concert de la Loge de Julien Chauvin en résidence à Puteaux en décembre 2019. J’ai alors découvert ce conservatoire incroyable ! C’est un endroit très réputé pour les musiciens et en ayant expérimenté les installations je peux dire que c’est un lieu
extrêmement moderne avec beaucoup d’espace et un accueil très agréable.
La salle Gramont, en plus d’être magnifique, est surtout très définie. Un ensemble peut travailler de manière très précise et se consacrer aux détails.
En ce moment, nous reprenons un peu nos activités après une année très chaotique. Avec mon ensemble, j’ai annulé une trentaine de concerts. On a la possibilité d’avoir quelques vidéos en streaming.
Nous avons une captation le 15 mars et nous cherchons une salle. Actuellement, peu de salles reçoivent les orchestres et les ensembles. Celles qui le peuvent sont déjà prises pour des enregistrements. Heureusement, Patrick Marco nous a reçus immédiatement avec beaucoup de gentillesse. On se sent alors très privilégié d’avoir pu répéter ici avant de partir demain à Dortmund.
PI : Comment expliquez-vous ce manque de salles qui empêche les artistes de travailler ?
PJ : Certaines salles refusent d’ouvrir aux ensembles et aux orchestres à cause de la crise sanitaire et beaucoup d’artistes issus du classique ou de la pop développent leurs enregistrements, leurs albums. Nous sommes tous à la recherche de salles !
Ouvrir le Conservatoire Lully aux artistes est la meilleure manière de les aider et de les soutenir, à travers le prêt de lieux où ils peuvent répéter. Et croyez-moi ce n’est pas toujours facile mais savoir que je peux revenir ici si j’ai un problème est une sécurité.
Surtout qu’accueillir un ensemble n’est pas un acte anodin. Hier, nous avons tous passé un test PCR entre deux répétitions. Il faut protéger autant les artistes que ceux qui travaillent avec nous. Nous devons offrir une sécurité optimale.
C’est un challenge supplémentaire. Ici dans cette salle du Conservatoire Jean-Baptiste Lully, nous avons pensé et anticipé ces difficultés…
PI : Où entendre votre voix d’ange ?
PJ : Pour m’entendre, vous avez plusieurs choix ! Si vous souhaitez soutenir les artistes, la meilleure façon est d’acheter leurs albums. Je vous propose aussi deux rendez-vous qui sont des nouveautés ! Demain nous enregistrons au Konzerthaus de Dortmund en Allemagne un concerts diffusé sur medici.tv. Vous pouvez également voir mes débuts de chef d’orchestre enregistrés à l’opéra de Montpellier dans un oratorio de Scarlatti, diffusé sur mezzo.tv.